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Les cochenilles

4 Commentaires
5.0
Posté le: 11/07/2024
Par Cécile Moisan

cochenilles.jpg

La cochenille est un insecte bien connu des amateurs et producteurs de succulentes. Il en existe plusieurs sortes mais celle que l’on trouve sur les succulentes est la cochenille farineuse. C’est une petite bête que l’on reconnaît bien parce-qu’elle forme un petit cocon blanc caractéristique sur la plante. Lorsqu’on enlève ce petit amont fibreux blanc et qu’on l’écrase reste en main une trace de liquide rouge qui est en fait la cochenille elle même mais………..écrasée.

Les cochenilles peuvent devenir vite envahissantes, elles sont capables de coloniser des plantes toutes entière. Elles se nourrissent de la sève des plantes et les épuisent littéralement. Comment elles arrivent jusqu’à chez nous ? Je vous mentirai si je vous disait que je le sais. Je n’ai jamais entendu de théorie vraiment convaincante sur le sujet, sinon qu’elles sont là, présente dans la nature et que l’on y peut rien. Vous pouvez partir de plantes totalement saines, dans un endroit qui n’a jamais connu la cochenille, pour qui, pourquoi, un jour elles arrivent et vous ne savez pas par ou elles sont passées….

J’ai pu constater avec le temps que les cochenilles ont des plantes favorites, celles auxquelles elles s’attaquent systématiquement rendant la culture de ses plantes bien compliquées. Pour ma part en pépinière j’ai pris la décision de me séparer de ces variétés. Si elles attirent les cochenilles elles ne sont pas bien venues. J’ai observé aussi que les cochenilles ont une préférence certaine pour les plantes qui montrent des difficultés sur le plant racinaire. Dans ce cas deux solutions selon la plante : soit je dépote, nettoie toutes les racines, les coupe pour stimuler l’apparition de nouvelles racines saines, et rempote dans un terreau sain, soit je taille carrément la plante et la re-bouture. Il y a aussi une chose que les cochenilles détestent…. Les courants d’airs !!!!!!! Il est absolument conseillé de mettre les plantes infestées dehors dès que la saison le permet. Ce sont de petites bêtes qui se plaisent en milieux chauds et confinés, elles attrapent vite un coup de froid… c’est bon a savoir.

Passons aux différents produits de traitements.

Quand vraiment rien y fait, ou en complément des solutions apportées précédemment, il existe des traitements qui ont fait leurs preuves.

En pépinière 

Il fut une époque, révolue aujourd’hui, ou l’on utilisait des produits chimiques dit « systémiques », c’était hyper efficace !!! la plante ingérait le produit et empoisonnait les cochenilles a chaque piqures. Bon….. Ca marchait pour se débarrasser des cochenilles, mais pas que….. si tous les autres habitants de la serre, cultivateur et autre faune désirable sont aussi empoisonnés, pas sure qu’on ait atteint l’objectif.

Donc maintenant j’ai deux cordes à mon arc en pépinière :

- un insecte auxiliaire : le Cryptolaemus. Celui-ci est un petit insecte blanc qui, paradoxalement, ressemble à s’y méprendre à une cochenille lorsqu’il au stade de larve. Mais il se régale des cochenilles. Même s’il n’arrive pas a éradiquer complètement la propagation des cochenilles il permet de réguler le cheptel ;) et de réduire de manière significatives les grandes invasions

- un polymère végétal : le Stykal. C’est un polymère végétal utilisé en culture bio. Si le mot polymère peut faire peur parce-qu’il est connu le plus souvent pour désigner certains types de plastiques qui sont des polymères synthétiques , ici on parle d’un polymère naturel ou plutôt d’un ensemble de polymères naturels qu’on a extraits de plantes et qui ont été associées pour former un produit complètement naturel que l’on dissout dans l’eau et applique sur les plantes infestées au pulvérisateur. Le produit se répand sur les plantes et forme une fine pellicule totalement transparente qui va étouffer les nuisibles sur la plante. C’est radical !!! et sans conséquences pour nous ou la plante parce-qu’il se désagrège naturellement au bout de deux / trois jour

A la maison et pour les particuliers :

J’ai bien conscience que les solutions en pépinières sont difficilement applicables à la maison.Les Cryptolaemus mourraient vite de faim faute de nourriture, le Stykal est un produit distribué seulement aux professionnels à ce jour. J’ai donc fait différents tests chez moi.

J’ai suivi dans un premier temps un conseil souvent donné pour les plantes : le savon noir. Mais il se trouve que si c’est assez efficace sur la plupart des plantes, les résultats n’ont pas été convaincants sur les succulentes. Il semble que le savon noir a tendance a former une pellicule sur les succulentes qui gène leur respiration. Leur développement est plus difficile ensuite.

J’ai testé alors ensuite une autre solution proposée par-ci par-là, les huiles essentielles…. J’ai testé l’HE de géranium et quelques autres…. C’est pas mal…. Mais franchement, quand l’infection est importante cela ne règle pas le problème et les plantes restent en souffrance.

J’ai testé aussi l’alcool ménager. Là le résultat est spectaculaire !!!! j’ai mis de l’alcool ménager pure et sans parfum dans un petit vaporisateur. J’ai visé directement les cochenilles sur la plante. Il ne suffit que d’un pschitt pour les voir fondre littéralement sous nos yeux. Ca ferait presque mal au coeur. Il y a possibilité aussi de diluer l’alcool avec de l’eau, de toute façon c’est tellement puissant que ça fonctionne aussi très bien. Cette méthode marche donc hyper bien sur la cochenille installée sur la plante mais ne vient pas a bout des larves dans le substrat. Il faudra donc renouveler l’opération tous les 10/15 jours le temps que leur cycle de transformation de larve en cochenille se fasse. Donc de mon point de vu cette méthode à la maison est la meilleure. Il faut toute fois être prudent sur les plantes recouvertes de pruine car l’alcool a tendance a la dissoudre, ce qui est mauvais pour la plante qui a besoin de cette protection pour se protéger des UV du soleil.

Je vais même vous faire une confidence….. je ne sais pas si je devrais…. Mais quitte a tout dire…. Lors du premier confinement je me suis retrouvée a cours d’alcool ménager. J’étais embetée parce-qu’il y avait un peu de cochenille sur mes plantes à la maison. Par contre j’avais plein de gel hydroalcoolique. J’en avait un en spray. J’ai donc testé sur les cochenilles….. eh bien ca marche aussi très bien !

Posté le: Culture et entretien

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Commentaires

  • Merci pour cet article complet
    Par : Lecomte On 29/11/2024
    Note :
    5.0

    Merci pour toutes ces informations. Pour l’alcool, quelle dilution conseillez vous ? Et j’ai une plante recouverte de pruine et de cochenille

    Répondu par : Atelier Succulentes On 29/11/2024 Essayez avec 1/3 alcool, 2/3 eau. Si malgré ce taux faible d'alcool la plante perd sa pruine, il faudra alors être ensuite très vigilant sur son exposition au soleil.

  • Cochenilles
    Par : Dominique On 10/09/2024
    Note :
    5.0

    Article très intéressant. Pourriez vous y ajouter une liste des plantes favorites des cochenilles que vous avez cesser de cultiver ainsi qu'au contraire une liste des plantes réfractaires à l'infection d'après votre expérience? Ce serait très utile pour les débutants. J'ai pu constater moi même que chez les Echeverias par exemple certains cultivars sont très sensibles et d'autres plutôt résistants, mais je n'ai jamais trouvé de liste sur internet. Merci d'avance.

    Répondu par : Atelier Succulentes On 29/11/2024 Merci pour votre commentaire. Si l'on ne trouve pas cette liste c'est qu'il est délicat de l'établir. La variété de la plante a une incidence, mais sa santé aussi. On constate en effet que les plantes fragilisée, avec un système racinaire affaibli est toujours plus attaquée que les autres, même celles de la même variété mais plus vigoureuse. On observe aussi que les plus vieux sujets sont souvent plus attirants pour les cochenilles. Donc oui, il y a des plantes plus sensibles que d'autres, les hybrides les plus sophistiqués en font le plus souvent partis, mais il n'y a pas que cela. En pépinière chez nous, il y a certaines variétés que je refuse de produire parce-qu'elles attirent trop cet insecte, mais je vois d'autres pépinières qui n'ont aucunes difficultés sur ces variétés. A contrario, certaines variétés qui ne me posent jamais aucuns soucis, vont être systématiquement envahie chez d'autres. J'observe aussi quelques plantes qui me donnent beaucoup de misères avec les cochenilles certaines années, et d'autres années qui ne posent pas de problèmes. Les facteurs sont très nombreux pour déterminer à quel moment la cochenille va vouloir s'intéresser à une variété en particulier : le substrat, la température, la ventilation, l'arrosage, la lumière, etc, etc....

  • Cochenilles
    Par : Eric Sage On 04/08/2024
    Note :
    5.0

    Bonjour, Un grand merci pour les astuces, je teste dès mon retour l'alcool ménager. On m'a parlé aussi de l'utilisation de cannelle...? Je ne sais ce que ça donne. Merci encore et à bientôt

    Répondu par : Arrée Succulentes On 29/08/2024 Oui la cannelle est aussi réputée pour être un bon répulsif. Pour ma part, les tests effectués en pépinière montre qu'il y a effectivement une légère action, elle peut éventuellement être utilisée en répulsif, mais elle n'est pas suffisante en cas de grosse infection.

  • Article cochenilles
    Par : Sylvie Pigaglio On 12/07/2024
    Note :
    5.0

    Article très intéressant, merci beaucoup !

    Répondu par : Arrée Succulentes On 14/07/2024 Merci de ce retour. Le problème des cochenilles n'est pas toujours facile et peut parfois décourager certains. J'espère ici avoir donné quelques conseils qui vous seront utiles. Cécile